La facturation électronique, loin d’être une simple option, est en passe de devenir une obligation pour toutes les entreprises françaises. En effet, la loi de finances pour 2020 a prévu une généralisation progressive de la facturation électronique à partir de 2024. Dans cet article, nous vous proposons d’examiner les tenants et aboutissants de cette réforme, ainsi que ses implications pour les sociétés concernées.
Le calendrier de mise en œuvre de l’obligation de la facturation électronique
Le législateur français a décidé d’introduire l’obligation de la facturation électronique selon un calendrier progressif. Celui-ci prévoit trois étapes principales :
- Report du 1er juillet 2024 pour les grandes entreprises : initialement prévue à cette date, l’obligation a été repoussée afin de donner aux entreprises le temps nécessaire pour se préparer à cette réforme. La nouvelle date sera fixée lors des travaux d’adoption de la loi de finances pour 2024.
- Au 1er janvier 2025 pour les moyennes entreprises : celles-ci devront utiliser la facturation électronique pour leurs transactions avec d’autres entreprises (B2B).
- Au 1er janvier 2026 pour les petites entreprises : elles devront également se conformer à cette obligation.
Les raisons de l’introduction de la facturation électronique obligatoire
Plusieurs arguments plaident en faveur de l’adoption généralisée de la facturation électronique :
- La lutte contre la fraude fiscale : la facturation électronique permet de sécuriser les transactions et d’assurer une meilleure traçabilité des flux financiers, ce qui peut contribuer à réduire les risques de fraude.
- La simplification des démarches administratives : la dématérialisation des factures facilite leur gestion et leur archivage, tout en réduisant les coûts liés à leur traitement.
- La protection de l’environnement : le passage à la facturation électronique permet également de diminuer l’utilisation du papier et donc de préserver les ressources naturelles.
Les conséquences pour les entreprises concernées
L’obligation de la facturation électronique entraîne plusieurs conséquences pour les sociétés concernées :
- Mise en place d’un système informatique adapté : les entreprises doivent s’équiper d’un logiciel ou d’une plateforme permettant la création, l’envoi, la réception et l’archivage des factures électroniques.
- Formation du personnel : il est nécessaire d’accompagner les salariés dans le changement et de les former aux nouvelles modalités de gestion des factures.
- Révision des processus internes : le passage à la facturation électronique peut nécessiter une adaptation des procédures internes de l’entreprise, notamment en matière de validation des factures et de suivi des paiements.
Les enjeux pour les entreprises françaises
L’obligation de la facturation électronique représente un enjeu majeur pour les entreprises françaises :
- Un avantage concurrentiel : la généralisation de la facturation électronique permettra aux sociétés françaises d’être plus compétitives sur le marché international, où cette pratique est déjà largement répandue.
- Une meilleure gestion des flux financiers : la dématérialisation des factures facilite leur traitement et leur suivi, ce qui peut se traduire par une amélioration de la trésorerie et une réduction des délais de paiement.
- Un engagement en faveur du développement durable : l’adoption de la facturation électronique s’inscrit dans une démarche globale visant à réduire l’empreinte écologique des entreprises et à promouvoir une croissance plus respectueuse de l’environnement.
Il est donc essentiel pour les entreprises françaises de se préparer dès maintenant à cette obligation, afin d’anticiper au mieux les changements qu’elle implique et d’en tirer tous les bénéfices possibles. Pour ce faire, elles peuvent dès à présent s’informer sur les solutions technologiques disponibles sur le marché, identifier les compétences requises en interne et mettre en place un plan d’action adapté à leur situation spécifique.