Le rachat de crédits est une opération financière qui permet à un emprunteur de regrouper plusieurs prêts en cours en un seul et unique crédit. Cette solution est souvent utilisée pour alléger les mensualités et faciliter la gestion du budget. Mais avant de s’engager dans cette démarche, il est essentiel de connaître les différentes lois qui encadrent cette opération. Cet article se propose de vous éclairer sur les principales dispositions légales et réglementaires relatives au rachat de crédits.
La loi Murcef : une protection pour les emprunteurs
La première loi à prendre en compte lors d’un rachat de crédits est la loi Murcef (Mesure Urgente de Réforme à Caractère Economique et Financier) promulguée en 2001. Cette loi a instauré plusieurs dispositions visant à protéger les emprunteurs, notamment :
- L’interdiction pour les organismes de crédit de percevoir des frais avant l’acceptation définitive du dossier par l’emprunteur ;
- L’obligation pour les intermédiaires en opérations bancaires (IOB) d’être inscrits au registre ORIAS (Organisme pour le Registre des Intermédiaires en Assurance) ;
- L’obligation pour les établissements financiers de fournir une offre préalable détaillée et personnalisée.
La loi Lagarde : la réforme du crédit à la consommation
La loi Lagarde, adoptée en 2010, est une réforme majeure du crédit à la consommation qui a également des incidences sur le rachat de crédits. Elle vise principalement à renforcer l’information et la protection des consommateurs lors de la souscription d’un prêt.
Les principales dispositions de la loi Lagarde concernant le rachat de crédits sont :
- L’encadrement des publicités relatives au crédit : elles doivent mentionner clairement les caractéristiques essentielles du prêt proposé ;
- La mise en place d’un fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) pour éviter le surendettement ;
- L’obligation pour les établissements financiers de vérifier la solvabilité de l’emprunteur avant d’accorder un prêt ;
- Le droit pour l’emprunteur de choisir librement son assurance emprunteur, sous réserve que le niveau de garantie soit équivalent à celui proposé par l’établissement prêteur.
La loi Hamon : un renforcement des droits des consommateurs
Promulguée en 2014, la loi Hamon a pour objectif principal de renforcer les droits des consommateurs en matière de crédit et d’assurance. Concernant le rachat de crédits, elle apporte plusieurs modifications :
- La possibilité de résilier et de changer d’assurance emprunteur dans les 12 mois suivant la signature du contrat, sans pénalités ni frais ;
- La possibilité pour l’emprunteur de résilier son assurance emprunteur à chaque échéance annuelle du contrat, à condition d’en informer l’établissement prêteur au moins 2 mois avant la date d’échéance ;
- L’obligation pour les établissements financiers d’informer leurs clients sur la possibilité de résiliation et de substitution d’assurance emprunteur.
Le régime juridique du rachat de crédits : le Code de la consommation et le Code monétaire et financier
Le rachat de crédits est soumis aux dispositions du Code de la consommation et du Code monétaire et financier, qui encadrent notamment :
- Les conditions d’exercice des activités relatives au rachat de crédits ;
- Les obligations d’information des établissements financiers envers les emprunteurs ;
- Les règles relatives au calcul du taux effectif global (TEG) et aux modalités de remboursement anticipé ;
- Les sanctions applicables en cas de manquement aux obligations légales.
Conclusion : l’importance d’être bien informé et accompagné lors d’un rachat de crédits
Au regard des nombreuses dispositions légales et réglementaires encadrant le rachat de crédits, il est essentiel pour un emprunteur de s’informer et de se faire accompagner par un professionnel compétent lors de cette démarche. Ainsi, vous pourrez bénéficier d’un rachat de crédits adapté à votre situation, en toute légalité et dans le respect des droits des consommateurs.