Le recouvrement de créances est une étape cruciale dans le processus de gestion des impayés. Les sociétés de recouvrement sont chargées d’assurer cette mission, mais elles doivent respecter un certain nombre de droits et devoirs vis-à-vis des débiteurs concernés. Cet article vous présente en détail les règles encadrant la prise de contact entre ces professionnels et les personnes endettées.
Le cadre légal encadrant les sociétés de recouvrement
Les sociétés de recouvrement, également appelées agences de recouvrement ou cabinets de recouvrement, sont soumises à une réglementation stricte en France. Elles doivent notamment respecter le Code des procédures civiles d’exécution, qui prévoit les modalités des actions en recouvrement et garantit les droits des débiteurs. La prise de contact avec le débiteur est également encadrée par le Code de la consommation, qui impose aux professionnels du recouvrement d’adopter un comportement éthique et respectueux.
L’obligation d’informer le débiteur
Avant toute action visant à récupérer une créance, la société de recouvrement doit informer le débiteur par écrit. Cette mise en demeure préalable doit contenir plusieurs informations essentielles :
- Le montant de la créance, incluant les intérêts et éventuelles pénalités
- Le délai accordé au débiteur pour régulariser sa situation
- Les coordonnées du créancier, ainsi que celles de la société de recouvrement mandatée
- La mention des voies de recours disponibles pour le débiteur en cas de contestation
Il est important de préciser que cette mise en demeure n’a pas valeur d’acte judiciaire et ne constitue pas une saisie. Elle vise simplement à rappeler au débiteur ses obligations et à l’inciter à trouver une solution amiable avec le créancier.
Le respect du principe de confidentialité
Les sociétés de recouvrement sont tenues au secret professionnel, comme tout autre professionnel intervenant dans le domaine juridique ou financier. Elles ne peuvent donc pas divulguer à des tiers les informations concernant les dettes et la situation financière du débiteur, sauf autorisation expresse de ce dernier. Cette obligation vaut également pour les échanges entre le débiteur et la société de recouvrement : les courriers, appels téléphoniques et autres communications doivent rester strictement confidentiels.
Les méthodes de prise de contact autorisées et interdites
Lorsqu’une société de recouvrement prend contact avec un débiteur, elle doit respecter certaines règles pour garantir le respect des droits du débiteur :
- Elle ne peut pas utiliser des moyens illicites ou déloyaux pour obtenir le paiement de la créance (menaces, harcèlement, etc.)
- Elle doit éviter de porter atteinte à la vie privée du débiteur, en respectant par exemple les horaires légaux pour les appels téléphoniques (entre 8h et 22h en semaine, et entre 9h et 19h le samedi)
- Elle ne peut pas se faire passer pour un huissier de justice ou un fonctionnaire public
- Elle ne peut pas exiger du débiteur des frais supplémentaires liés au recouvrement, sauf si ces frais ont été prévus dans le contrat initial avec le créancier
En cas de non-respect de ces règles, le débiteur dispose de plusieurs recours pour se défendre :
- Saisir la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), qui veille au respect des droits des personnes en matière de données personnelles
- Déposer une plainte auprès du procureur de la République
- Solliciter l’aide d’un avocat pour engager une procédure judiciaire contre la société de recouvrement fautif
En conclusion, les sociétés de recouvrement jouent un rôle important dans la gestion des impayés, mais elles doivent respecter un ensemble de droits et devoirs lorsqu’elles prennent contact avec les débiteurs. Le cadre légal encadrant ces professionnels vise à garantir un traitement équitable et respectueux des personnes endettées, tout en permettant aux créanciers de récupérer les sommes qui leur sont dues.